• CHAPITRE DEUX



    Rien que pour vous et comme promis, le deuxième chapitre des aventures d'Allister et Vanille.



    CHAPITRE 2



    Je me mis à courir à vive allure en direction de la maison, bousculant, au passage, un des déménageurs puis, quatre à quatre montai les marches du grand escalier de pierres blanches qui rendait au premier étage.
    Je stoppai net, haletante, essayant de récupérer le souffle que je venais de perdre.

    - Cet homme n'existe pas Vanille. Il ne peut pas s'en prendre à Allister puisqu'il n'existe pas !

    J'essayai par ces quelques phrases de me raisonner toute seule. En fait, j'étais perdue sans trop savoir où j'en étais exactement. J'avais comme l'impression de devenir folle. Si cet homme n'existait pas, pourquoi l'avais-je vu et entendu ? J'étais sûre de ne pas l'avoir inventé, j'étais sûre qu'il n'était pas le fruit de mon imagination.
    Il ne me restait qu'à entendre des voix pour me faire appeler Jeanne d'Arc et m'interner, car personne ne croirait une histoire aussi farfelue que celle-ci.

    - Bienvenue dans votre nouvelle demeure.

    Je tressaillis, jetant un regard inquiet autour de moi.
    Quelqu'un venait de parler. Une femme ou une jeune fille... Or, à ma connaissance, parmi toutes les personnes ici présentes, j'étais la seule fille à circuler dans cette maison...
    La voix était lointaine, certes, mais ne semblait pourtant pas menaçante pour autant que j'en avais saisi l'intonation. Comme si, au contraire, elle était comme... heureuse de m'accueillir. Il fallait bien me tranquilliser d'une manière ou d'une autre... Le précédent événement avait tout de même faillit me faire mourir d'une crise cardiaque !
    Que se passait-il à la fin dans cette maison ? Que se passait-il exactement ? Etait-elle vraiment hantée par l'esprit d'une Duchesse, comme me l'avait annoncé l'homme du jardin ? Cette voix était réelle, audible. On avait bien parlé, j'en étais sûre. On m'avait bien souhaité la bienvenue...
    "On"...  mais qui était "on" ?
    Prenant sur moi, je demandai, tout simplement :

    - Qui est là ? Qui a parlé ?
    - C'est Elène, je suis là, dans le salon.

    Elène. Je ne connaissais aucune fille prénommée ainsi. Aussi, je descendis les marches une par une afin de me rendre au salon, lentement, la peur au ventre malgré moi...
    Toutefois, la crainte étant plus forte que la volonté, je remontai immédiatement me cacher dans la première chambre qui se présentait à moi et m'enfermai à double tour.
    Dos à la porte, je me laissai tomber à même le sol dans la position fœtale, tentant de me débarrasser de cette peur une bonne fois pour toute. Cette peur, qui m'habitait depuis quelques minutes seulement et qui me laissait mal à l'aise dans ma propre maison.
    Allister était là, assis en tailleur en plein milieu du lit à baldaquin, un gros et vieux livre entre les pattes. Il paraissait tranquille, comme si rien de ce qui venait de se passer ne l'avait affecté.
    Peut-être n'avait-il rien vu ni rien entendu tout simplement.
    Il me dévisagea de ses grands yeux, surpris. Je venais, de toute évidence, le déranger dans sa lecture.

    - Que lis-tu Allister ? Demandai-je alors pour rompre ce silence de monastère.

    Il referma le livre si violemment que le bruit me fit sursauter.

    - Rien. Répondit-il d'une voix qui ne laissait rien paraître.

    Il me fixait.
    J'avais l'impression que ses yeux me demandaient de quitter la pièce. Ce n'était peut-être qu'une impression, mais depuis un petit moment, je me sentais quelque peu embrouillée : un rien devenait source de nombreuses questions. Je me torturais l'esprit, persuadée cependant, que je n'inventais rien.
    Un silence de plomb se mit à planer à nouveau dans la chambre.
    Sans bouger, je me mis à l'observer.

    Elle était belle, spacieuse et entièrement habillée de bois clair. Les meubles en chêne massif étaient anciens et paraissaient très lourds. Ils avaient traversé un siècle au moins, ou peut-être plus, sans rien perdre de leur charme.
    Dans un coin, à gauche, une bibliothèque sur laquelle des vieux livres reliés dormaient en silence, invitait à la lecture, confortablement installé dans le très attirant sofa bleu.
    Tous ses livres semblaient être parés de cuir et de dorures. La fenêtre, quant à elle, ne passait pas inaperçue. Elle avait les dimensions du pan de mur dans sa totalité et ouvrait une vue panoramique sur le jardin et la rivière. Nous avions l'impression, tout en étant dedans, d'être dehors à la fois. Je ne comprenais pas pourquoi ni comment, avec cette vue, Allister n'avait pas suivi l'événement de l'homme en noir.
    D'ici, et même du lit où il était assis, il ne pouvait rien manquer. Sans doute était-il absorbé par sa lecture...
    Je me relevai alors, imprégnée de quiétude.
    Il fallait que je m'active à présent, pour ne plus penser à rien.

    - Je vais préparer le goûter, hein Allister ? Quelques crêpes au miel, qu'en penses-tu ? C'est une bonne idée ? Ensuite nous installerons le salon de jardin et irons les manger au bord de la rivière. Tu es d'accord ?

    C'était là le seul moyen, très égoïste, de ne pas me retrouver seule dans cette grande demeure, en prenant Allister par les sentiments...
    Sa réponse me heurta.

    - Je pense que le salon de jardin peut attendre, et puis je n'ai pas faim.

    Il semblait plus qu'étrange.

    Ce petit gourmand refusait un copieux goûter, qui plus est, des crêpes... ce n'était pas normal du tout. Quelques minutes plus tôt, il était fermement décidé à installer le salon de jardin, gai comme un pinson, et voilà qu'il venait littéralement de se replier sur lui-même.
    Que lui arrivait-il ? Que se passait-il dans cette maison ?
    Je vais faire les crêpes ensuite, lui et moi aurons une discussion. D'un geste mécanique, je fis tourner la clé dans la serrure afin d'ouvrir la porte. Allister semblait plongé dans ses pensées, les yeux égarés dans la baie vitrée. Je repris :

    - Je suis dans la cuisine si tu as besoin de moi... Au fait, est-ce que, par hasard, tu aurais entendu parler de la Duchesse de Fraise ?
    - Non. Répondit-il sans réfléchir, sans même daigner me regarder.

    D'un haussement d'épaules qui signifiait "tant pis", je quittai la pièce. Allister mentait sans aucun doute possible. Je connaissais mon nounours mieux que personne et je savais, je sentais qu'il se tramait quelque chose de pas naturel autour de ce déménagement. Il le savait aussi. Mais pourquoi tant de mystère ? Je refermai la porte et descendis.
    Dans la chambre, Allister releva la tête et fixa celle-ci d'un regard brillant de larmes. Il murmura :

    - Vanille sait tout. J'en suis sûr...

  • Commentaires

    1
    Vendredi 27 Juin 2008 à 09:02
    Je le trouve mieux ...
    ... que le premier chapitre ^^ .
    2
    Vendredi 27 Juin 2008 à 09:02
    J'aime bien ...
    ... ta photo de présentation.
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    3
    Vendredi 27 Juin 2008 à 09:03
    Gros bisous Karine
    A plus tard ^^ . Bisous.
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