• CHAPITRE QUATRE



    CHAPITRE 4


    Les déménageurs étaient enfin partis. Le plus gros du travail enfin terminé. Il ne restait que le contenu des cartons à vider et à ranger dans les armoires et sur les étagères. Rien de bien contraignant si l'on réalisait cette tâche en s'amusant.

    Le soir tombait doucement.
    Les derniers rayons du soleil rouge orangé scintillaient de mille feux dans l'eau de la rivière. Ce magnifique spectacle était visible depuis le salon où nous étions installés mon nounours et moi.
    Des dizaines de dictionnaires encyclopédiques, provenant de la chambre d'Allister, étaient nonchalamment étalés autour de nous, sur le tapis. Il nous fallait rassembler un maximum d'articles concernant la Duchesse, afin de connaître en détail les circonstances de sa disparition. Mais avant, je voulais mettre les choses au clair avec ma peluche.

    - Pourquoi ne m'as-tu rien dit Allister ? Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu avais entendu des voix, toi aussi ? Lui demandai-je d'une voix douce.

    - J'avais peur que tu me prennes pour un fou voilà tout... J'entendais quelqu'un crier mon nom et ce n'était pas toi. Comment te l'expliquer ? J'ai préféré garder tout ça pour moi, mais je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul à qui c'est arrivé.

    - Je veux tout savoir dorénavant, je veux que tu me dises tout, qu'il n'y ait plus aucun secret entre nous d'accord... Tiens, regarde ce que je viens de trouver... écoute, je vais te lire cet article de presse...

    "Elène de Fraise, épouse du grand peintre Delenfer a disparu mystérieusement alors qu'elle venait d'hériter de la très grosse fortune de ses parents, eux aussi, disparus dans d'étranges circonstances. Nos enquêteurs ont conclu, pour le Duc et la Duchesse de Fraise, à un naufrage en bateau, mais aucun indice, aucun détail ne permet d'affirmer cette hypothèse. Quant à Elène de Fraise, aucun élément n'a pu établir les circonstances et les causes de sa disparition. Les trois corps n'ont jamais été retrouvés, ils se seraient comme évaporés dans la nature. »

    - C'est bizarre ça, tu ne trouves pas Allister ? Comment peut-on disparaître sans laisser de trace ?
    - Oui, c'est bizarre comme tu dis... OH ! Regarde, c'est un portrait de Delenfer. Cet homme a vraiment l'air terrifiant... À en juger par son physique, on pourrait même imaginer qu'il a quelque chose à voir avec toute cette affaire, tu ne crois pas ?

    Le sourcil relevé à la Sherlock Holmes, Allister me fit passer le livre. Mon cœur s'emballa de nouveau. Je balbutiai, effrayée, mais pas autant que s'il se trouvait devant moi...

    - C'est lui ! C'est l'homme qui est apparu dans le jardin ! Il était vêtu exactement comme sur cette image. À croire qu'il n'avait que ça à se mettre sur le dos. Je suis prête à parier que c'est lui, Delenfer, qui a peint le tableau sur lequel on ne peut lire qu'un "De". Quel monstre ! J'en ai la chaire de poule...

    - Journal... Trouvez le journal... Dit alors la voix qui m'était maintenant familière.

    Allister et moi nous mîmes tout de même à crier.

    - Tu as entendu comme moi, n'est-ce pas Allister ? Je n'ai pas rêvé ? Bafouillai-je à l'intention de mon nounours.
    - J'ai entendu oui. J'ai peur Vanille. Me répondit-il en venant se blottir dans mes bras.

    Je me relevai et tournai en rond dans le salon, mon ourson contre moi.

    - Je ne pense pas... Je ne pense pas, Allister, qu'il faille avoir peur de cette voix. C'est sans doute celle de la Duchesse ou de ta maman et, à mon avis, elles ne nous veulent aucun mal.
    - Comment peux-tu en être sure ?
    - Je n'en sais rien, l'intuition féminine sans doute... Viens, je vais faire un peu de café, ça me fera du bien. Tu veux quelque chose Allister ?
    - Je veux bien une limonade, double, sans glace et bien tassée s'il te plaît, j'ai besoin d'un bon remontant moi aussi. Plaisanta-t-il, les deux pattes sur les hanches, une fois posé sur le sol.

    Je m'éloignai alors en direction de la cuisine. Dehors, il faisait déjà bien nuit. Le soleil avait totalement disparu et seule la lune se reflétait dans la rivière. En d'autres circonstances, je serai sortie pour respirer la nuit, et profiter de la richesse qu'elle offrait, mais aujourd'hui, le cœur ne m'en disait rien. J'avais plus envie de fermer les volets plutôt qu'autre chose. Ce que je commençai à faire d'ailleurs, quand tout à coup...
    Au loin, près du saule pleureur, quelque chose se mit à briller...
    J'appelai Allister qui se trouva près de moi en moins de trois secondes.

    - Regarde là-bas... tu vois ? Lui demandai-je en indiquant le saule pleureur.
    - Oui, c'est quoi ? Formula-t-il, inquiet, le nez collé sur le vitrage.
    - Je n'en sais rien.

    Nous regardions, immobiles, au travers de la baie vitrée ce qui pouvait être des signaux...

    - Mais oui, ce sont des signaux ! Il s'agit bien d'un message codé : trois signaux courts, trois signaux longs, trois signaux courts. C'est du morse Allister, ça veut dire...

    Il me coupa la parole pour lancer en tremblant :

    - S.O.S.
    - Tu as tout compris, quelqu'un nous lance un appel au secours.
    - Je suis sûr que c'est Elène et maman.
    - Je le pense aussi, mais si tel est le cas, nous avons donc à faire à des fantômes, car personne n'est capable de vivre plus de cent trente ans dans ce monde, si je m'en réfère à la date qu'il y a sur les tableaux.
    - Personne ? Tu crois ? Ce n'est pas le cas des nounours... Nous, nous sommes capables de traverser les siècles si nous sommes transmis de génération en génération avec soin.
    Emit l'ourson tout heureux de m'apprendre quelque chose.
    - Sur ce point, tu as raison... Il ne nous reste plus qu'à aller voir sous le saule qui nous envoie ces messages.
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Sur ces quelques mots, Allister fila se cacher sous la table.

    - Ah, non ! Moi, je ne sors pas, il n'en est pas question !! Beugla-t-il en sortant juste la tête de sous la nappe. Je me penchai pour mieux le voir et lui parler droit dans les yeux.
    - Voyons poltron, ce n'est rien.
    - Ce n'est rien, ce n'est rien, tu n'en sais rien !
    - Oui en effet, je n'en sais rien, mais si nous n'allons pas voir, nous n'en saurons pas plus.
    Je fis les cent pas, à nouveau... Allister proposa alors :
    - Vas-y toi, moi je te surveille.
    - Ben voyons ! Tu n'imagines tout de même pas que je vais y aller toute seule ! Il s'agit bien de ta maman si ma mémoire est bonne !

    Mon nounours sortit alors de sa cachette.

    - C'est ça, prends-moi par les sentiments... Tu as gagné, je viens. Mais tu me gardes dans tes bras sinon je reste là.

    Chantage ou pas, je pris mon nounours dans les bras et sortis dans le jardin. Il s'accrochait à mon pull-over, que je venais d'enfiler pour sortir, avec une telle force que je sentais ses griffes s'enfoncer dans ma peau. Son nez était enfoui dans mon cou et je sentais qu'il fermait les yeux très fort : il avait manifestement très peur, et sur l'échelle du réconfort à mon égard, graduée de zéro à dix, je lui aurais mis un zéro bien mérité.

    Je me rapprochai doucement du saule...

    De temps en temps, Allister relevait la tête, ouvrait un œil pour le refermer aussitôt. Mon pas n'était pas assuré non plus, j'en avais pourtant vu d'autre et n'étais pas du genre à trembler au moindre bruissement de feuilles mortes...

    Je m'arrêtai brusquement...

    Allister releva la tête d'un air interrogateur. Seuls mes yeux, dont il ne pouvait voir que le blanc, lui répondaient.

    Un énorme brouhaha se fit soudain entendre...

    Le saule pleureur agitait ses branches dans tous les sens quand brusquement, un "HOOOOOOOUUUUUUU" terrifiant s'en échappa...

    Nous nous mîmes à hurler Allister et moi, je piétinais sur place, ne sachant plus ce qui m'incombait de faire dans ce genre de circonstance.

    - Mais, rentre à la maison Vanille ! Vite ! M'ordonna-t-il en hurlant dans mes oreilles.

    Je courus très vite me réfugier dans la cuisine. Mon nounours s'était accroché à mes cheveux, il était ballotté dans tous les sens, comme un cow-boy sur un cheval fou de rodéo.



  • Commentaires

    1
    Mercredi 9 Juillet 2008 à 13:20
    kikoo toi
    je vois que tu es là alors j'en profite avant de partir pour te faire un bisou et te souhaiter une bonne après midi à plus tard
    2
    Mercredi 9 Juillet 2008 à 13:24
    Oui Tara
    Je suis là mais je n'ai aucune envie de délirer sur mon "blog délirIUM"... 8 jours sans mes enfants, je suis en train de pêter un câble, d'autant que je suis en repos... Ca va passer, je sais... Je viens chez toi! Bisous.
    3
    Mercredi 9 Juillet 2008 à 13:33
    Bonjour
    votre talent devrait pouvoir s'exprimer également dans un milieu pro vous devriez aller sur Univarts.com Lia
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    4
    Mercredi 9 Juillet 2008 à 13:37
    Merci de ton
    passage Lia, sois la bienvenue! Je suis allée voir ce que tu fais et j'apprécie beaucoup tes mots, sache le! Bisous.
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