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Pour la sixième semaine consécutive, fidèle au rendez-vous, le chapitre six de "L'OMBRE AU TABLEAU", l'histoire se précise...
A midi, mes amis, je récupère mes enfants!
20 jours sans un baiser, sans une carresse... Je peux vous dire que c'est très, très long... A présent, se profile une semaine avec elles où je serai incapable de leur refuser quoi que ce soit, croyez moi!
CHAPITRE 6
Nous montâmes les marches du grand escalier de pierre très tranquillement. La porte du grenier était ouverte : "on" nous attendait.
Le grenier, le dernier étage sous les combles, était une pièce immense de la surface totale de la maison. Il y régnait un vrai désordre... Des caisses en bois étaient dispersées un peu partout, des vieux meubles étaient recouverts de draps poussiéreux et jaunis par le temps. Il y avait même un piano à queue laqué noir ! Comment les gens ont-ils pu partir en laissant de telles merveilles ? Ont-ils eu peur de quelque chose ? Ou alors ignoraient-ils l'existence de ce grenier ?
- Vanille ?
La voix d' Allister sonnait à l'autre bout de la pièce. Je ne le voyais pas car il était enfoui dans un profond coffre en bois. Il en sortit difficilement, tenant dans les pattes un petit livre relié de cuir sur lequel était gravé le prénom "Elène".
- Je crois que nous avons trouvé !
Il me tendit le livre d'un air victorieux. Le feuilletant rapidement, je compris en lisant quelques lignes qu'il s'agissait du journal intime d'Elène.
- La clé du mystère se trouverait-elle dans ce journal ? M'exclamai-je alors.
- Sans aucun doute. Répondit Allister qui ajouta :
- Rappelle-toi Vanille, lorsque nous étions dans le salon, la voix nous demandait de trouver le journal, je crois qu'il s'agissait en fait, de CE journal... Lisons-le et voyons ce qu'il peut nous apporter.
J'ôtai le drap qui recouvrait un canapé et m'installai confortablement. Allister en fit autant. Je commençai la lecture à voix haute.
- "Je m'appelle Elène de Fraise et si tu me lis, c'est que tu es née un dix-neuf juin." C'est vrai ça, comment sait-elle ça ?
Je repris la lecture car Allister, après avoir haussé les épaules, semblait impatient de connaître la suite. Je le comprenais, il était tout de même question de sa maman.
- "Dix-neuf juin, c'est la date à laquelle j'ai été "libérée" des griffes diaboliques de mon mari Louis Delenfer. Mes parents l'avaient embauché en tant que jardinier et rapidement, nous sommes tombés amoureux l'un de l'autre. Cependant, il était inconcevable pour mes parents que j'épouse un jardinier. Alors il a exploité son talent caché : la peinture. En quelque mois, il est devenu le peintre le plus populaire et le plus demandé partout en Europe.
Mon père a fini par lui accorder ma main et nous nous sommes mariés. Je l'aimais comme jamais je n'ai aimé quelqu'un, j'étais aveuglée par mon amour au point de ne pas m'être rendue compte tout de suite que j'avais épousé un monstre. Louis avait deux visages, celui que je lui connaissais et celui du sorcier qu'il était réellement. Il ne m'aimait pas, il visait en fait la fortune de mes parents. J'étais fille unique et, à leur mort, j'héritais de tout, de l'argent, de la maison... Mes parents avaient du mal à le considérer comme un membre de la famille et ce, malgré notre mariage. Ils ne lui faisaient pas confiance et ils avaient raison !
De ce fait, ils ne l'ont pas couché sur le testament qu'ils avaient pris soin d'écrire quelques jours avant notre mariage. Louis est devenu fou de rage en lisant le document sur lequel il était tombé par hasard. Il créa des peintures ensorcelées et un jour où mes parents étaient sortis faire une ballade en barque, il peignit leur portrait dans un tableau, les faisant ainsi disparaître de la réalité. Je ne suis jamais parvenue à mettre la main sur ce précieux tableau.
Tout le monde considérait mes parents morts et j'héritais de leurs biens. Louis a commencé à faire pression sur moi, il voulait de l'argent, toujours plus d'argent. Comme je refusais de lui donner ce qu'il voulait, de peur qu'il ne soit dilapidé en un rien de temps, il me prouva son pouvoir en enfermant mon nounours dans un tableau. Il m'expliqua alors que le créateur d'un tableau pouvait décider de tout à l'intérieur de son œuvre, qu'il était le seul à pouvoir le modifier et que tout était scellé grâce à la signature.
Mon nounours, ma douce Luna, je ne la reverrai jamais, elle était ma meilleure amie, ma confidente et tout ce qui me restait.
Louis me dit enfin que si je lui donnais de l'argent, il libérerait Luna. J'étais acculée, j'ai donc cédé.
Il garda Luna enfermée malgré sa promesse. Aussi un jour, alors qu'il était parti en voyage, j'ai essayé de gratter la signature de Delenfer pour libérer mon nounours, mais ça ne marchait pas. Alors, en désespoir de cause, je décidai de peindre dans la hâte, ma propre maison et d'y vivre loin de Louis Delenfer.
Avant de disparaître à jamais, j'ai écris le journal que vous tenez entre les mains, vous devez connaître la vérité, le monde entier doit connaître la vérité.
Maintenant, il faut que j'aille me cacher car mon mari ne va pas tarder à rentrer. S'il y a une solution pour nous sortir de là, trouvez-la, s'il vous plaît. Trouvez-la..."
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A vous tous qui êtes en vacances ou ailleurs...