• Suite et fin de "L'OMBRE AU TABLEAU".

    Prosper mon petit panda ne verra pas le jour dans ma maison d'éditions fétiche. Ce n'est pas dramatique, ça ne me fait pas baisser les bras pour autant. Il y a toujours l'auto édition qui fonctionne très bien si toutefois nous voulons voir vivre notre talent.



    CHAPITRE 8


    Plus le moindre bruit ne nous parvint.

    Allister et moi allâmes près de la fenêtre afin de vérifier que Delenfer avait bien disparu. Nous poussâmes à ce moment un cri d'étonnement et d'admiration : devant nous se dressait un magnifique chêne bicentenaire, à l'endroit même où je l'avais peint sur le tableau.

    - Whaou ! Ça alors ! Il est magnifique n'est-ce pas Allister ?
    - Tu m'avais caché tes talents dis donc ! Tu crois vraiment que Delenfer est bien sous l'arbre ? S'inquiéta-t-il tout à coup.
    - Vérifie sur le tableau de la maison, est-ce que tu le vois ?

    Le nez collé à la peinture, Allister la scrute.

    - Je ne le vois plus, non. Nous en sommes définitivement débarrassés. Ca c'est chouette, nous allons pouvoir vivre, manger, courir dans notre jardin et nager dans la rivière ! Mais, mais comment sortir maman et Elène de leur prison maintenant que Delenfer est mort ? Maintenant que les sorciers n'existent plus...
    - Attend moi ici Allister. Je reviens tout de suite... la solution des temps modernes se trouve dans la cuisine. L'esprit blanc, ça te dit quelque chose ?
    - Pas du tout.
    - Qu'est-ce qui efface les traces de peintures ?
    - Décidément vous en avez de bonnes avec vos devinettes toi et maman ! C'est le White Spirit qui enlève les traces de peinture, pardi !
    - White Spirit, c'est de l'anglais, et en français ça signifie esprit blanc. On n'est peut-être pas des sorciers, mais on va gagner !

    Je descendis les escaliers avec la rapidité d'un éclair. Le White Spirit était stocké dans le placard sous l'évier de la cuisine. Il n'en restait plus beaucoup mais suffisamment assez pour effacer la signature de Delenfer au bas des cadres. Ce que je fis sur le portrait de Luna, une fois remontée au grenier, avec un petit coton imbibé de produit. Doucement, Luna disparaissait, s'effaçait...
     
    Allister eut une larme à l'œil en voyant le corps en peluche de sa maman apparaître devant lui. Il se jeta dans ses bras et la serra très fort contre son coeur.

    - Maman, ma maman chérie, tu es là, c'est bien toi ?
    - Oui Allister, c'est moi et je t'aime très fort. Merci, merci à vous mes enfants adorés de nous avoir sauvées !

    Je m'apprêtai à effacer les noms des deux autres tableaux quand Luna me prit la main :

    - Ne fais pas cela Vanille, car ils ne pourront pas réapparaître près de nous, tu sais, ils ont plus d'un siècle. Moi, je suis une peluche, pas eux.
    Ponctua-t-elle sa remarque d'un clin d'œil.
    - Comment les réunir Luna ?
    Lui demandai-je en prenant ses petites pattes dans mes mains.
    - Tu dois peindre les parents d'Elène dans le tableau de la maison, et seulement après effacer la signature de Delenfer.
    - Je ne suis pas une artiste peintre, je ne suis pas sûre de rendre une image conforme à la réalité.
    - Tu oublies que les peintures sont magiques Vanille, tout est possible à condition de le vouloir très fort. Essaie... Moi, je vais câliner mon petit garçon. Il m'a tellement manqué.
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Au bout d'une demi-heure de concentration artistique, j'appelai Luna et Allister pour leur montrer mon œuvre, plutôt splendide.
    Ils s'exclamèrent devant ma peinture et les détails qu'elle offrait. Luna me dit :
    - C'est magnifique, vraiment magnifique, il ne vous reste qu'à le signer tous les deux !
    <o:p> </o:p>À l'intérieur du tableau, on pouvait voir Elène courir se jeter dans les bras de ses parents. Grâce à Allister et moi, une famille était à nouveau réunie, et vivrait ensemble jusqu'à la nuit des temps. Nous apposâmes notre signature ainsi que la date de ce jour. Une date mémorable pour nous tous d'ailleurs. Luna me prit la main et Allister me demanda :

    - Vanille, tu serais triste si je partais ?
    - Bien sûr que je le serais, enfin Allister, pourquoi cette question ?
    - Elène est triste que maman soit partie. Quand tu as peint les parents d'Elène tout à l'heure, maman m'a tout raconté. Je ferais preuve d'égoïsme en tentant de la garder près de moi. Je t'ai toi, Vanille, je sais que maman est heureuse maintenant, mais elle doit retourner vivre auprès d'Elène, sa meilleure amie. Ce moment est le plus beau de toute ma vie, j'en garderai un merveilleux souvenir, mais tu dois les réunir maintenant.
    - Si je comprends bien, je dois peindre Luna dans ce tableau ?

    - En effet oui. Mais je te conseille d'en peindre plein d'autres afin que nous puissions passer d'un tableau à l'autre. Il y a quantité d'endroits à visiter et nous sommes libres maintenant que Delenfer n'existe plus. Tu feras ça pour nous ?
    - Tu as ma parole Luna. Déclarai-je solennellement en levant ma main droite.
    - Mon petit Allister, fais bien à toi et à Vanille.

    - Ne t'inquiète pas maman, tu peux partir tranquille... Maman ? C'est comment dans le cadre ?
    - C'est comme ici, exactement la même chose. Je vous aime mes petits. Nous serons toujours près de vous, toujours... Allons-y Vanille, je suis prête.

    Luna prit la pose après nous avoir embrassés et serrés fort dans ses bras. Je commençai à la peindre dans le jardin. Elle disparaissait doucement de la réalité, puis disparut complètement. Nous la vîmes s'animer dans le tableau, elle nous envoyait des bisous. Lorsque Elène la vit à son tour, les retrouvailles furent si émouvantes, que nous n'avions pu nous empêcher de pleurer de joie...

    - Eh ! bien Allister, nous avons passé une sacrée journée ! Ta maman a raison, je vais me mettre très sérieusement à la peinture, je ferai mon atelier ici même et commencerai par peindre notre belle maison depuis le jardin, en prenant mon temps, afin que les De Fraise  et ta maman soient le mieux installés possible. Pour l'heure, il est temps de nous mettre au lit.
    - Je peux dormir avec toi Vanille ?
    Demanda Allister, les pattes tendues vers moi. Je le pris dans les bras et lui fis un gros câlin et lui murmurant au creux de son oreille :
    - C'est fait pour ça les nounours en peluche, pour dormir avec les enfants que nous sommes ! Petit nounours adoré, descendons nous coucher, tu as l'air éreinté... je crois qu'il sera inutile de te raconter une histoire pour t'endormir ce soir !

    FIN
    <o:p> </o:p><o:p> </o:p>

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  • Bonjour à tous, je suis désolée pour la mise en page, je travaille sur Word Vista et je ne maîtrise pas du tout, il va me falloir un certain temps pour m'habituer et... vous aussi.
    Voici le septième chapitre de "L'OMBRE AU TABLEAU", le dénouement se précise. Bonne lecture.



    CHAPITRE 7


    - Eh bien Allister ! En voilà une histoire poignante. Heureusement que les sorciers n'existent plus à notre époque.
    - Dommage tu veux dire ! Car s'il y en avait encore, la solution serait facile à trouver. En tout cas, dans ce que tu as lu, elle ne nous apparaît pas clairement.

    - Reste là et essaie de trouver ! Moi je vais descendre au salon chercher les tableaux et les ramener ici. La solution est dans les peintures, ça ne fait aucun doute.

    Allister se mit à tout déballer : le contenu des caisses en bois, des armoires... Comme si nous n'en avions pas suffisamment déballés durant toute la journée...
    Une multitude de petits objets jonchaient à présent sur le plancher du grenier, mais rien. Pas la moindre trace de tubes de gouache. Il commença à s'agiter pour réfléchir, jetant de temps en temps un œil dehors. Il faisait trop sombre pour y discerner l'ombre de Delenfer. Mais comment se pouvait-il qu'il soit visible en vrai et dans le tableau ?
    Je remontai, les toiles sous le bras. Allister était installé tel un virtuose, au piano. Il pianotait de ses deux pattes sur le clavier duquel un son bizarre en sortit.
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>- Ce n'est pas le moment de jouer Allister ! De plus, tu joues très mal. Lui dis-je avec humour.
    <o:p> </o:p>Je posai les tableaux, debouts contre une caisse, à même le sol et fis un pas en arrière pour mieux en apprécier l'ensemble quand soudain, un...
    <o:p> </o:p>"PSSSST"  Se fit entendre.
    <o:p> </o:p>Je n'avais pas la berlue, j'avais bien vu Luna, la maman d'Allister, m'appeler en me faisant un clin d'œil. Allister s'approcha de moi et tous deux, nous assîmes en tailleur devant la toile. Luna se mit à parler.
    <o:p> </o:p>- Mes petits, comme je suis heureuse de vous voir. Vous êtes nos sauveurs, vous savez ?
    - On aimerait bien vous sauver maman, mais nous n'avons aucune solution et nous ne sommes pas parvenus à mettre la patte sur les peintures.
    - Je sais où Delenfer les a cachées, mais d'abord, laissez-moi vous conter la suite du journal vous allez comprendre : En rentrant de voyage, Louis Delenfer avait tout compris en découvrant le tableau peint par Elène. Il savait que si elle disparaissait, ce serait la famille proche de la Duchesse qui hériterait et lui, se verrait chasser de la maison.
    Alors, pour établir un nouveau marché avec sa femme, il se peignit dans la toile. Mais, aveuglé par la rage et la colère, il n'avait pas pris garde à un détail : le tableau était signé par Elène, celle-ci, la créatrice de l'œuvre pouvait donc décider de tout à l'intérieur. Delenfer n'avait plus aucun pouvoir dans la peinture, il était tombé dans son propre piège.
    Comme il s'était peint à l'extérieur de la maison, Elène lui claqua la porte au nez. Il se retrouva prisonnier du jardin sans aucune possibilité de s'enfuir sauf la permission de son épousée. Elène n'avait, cependant, aucune envie de laisser ce monstre retourner dans le monde réel où il aurait pu, grâce à ses pouvoirs maléfiques, nuire à ses amis. C'est pourquoi vous êtes en sécurité dans cette maison. 
    <o:p> </o:p>-- J'en étais sûr, je l'ai tout de suite su. S'écria un Allister tout frétillant, me volant ainsi ma réplique. Lui, le plus poltron des nounours ! Se rasseyant dans le calme, il posa une ultime question et laissa terminer sa maman :
    - Pourquoi Delenfer est-il visible à notre époque, dans notre monde, dans notre jardin ?
    - Rien de bien grave, rassurez-vous mes enfants, de temps à autre ses pouvoirs maléfiques refont surface... Mais, il a tout de même bien de la chance, il a un jardin lui, des arbres, une rivière... Moi, petite peluche, voilà plus d'un siècle que je m'ennuie à mourir dans ce tableau... J'y ai été peinte sans décor... C'est pourquoi d'ailleurs, quand Delenfer baisse sa garde, je peux aller où bon me semble... C'est ainsi que j'ai pu vous attirer dans le jardin. Vous savez, il y a des années que nous réfléchissons au moyen de nous échapper, Elène et moi. Et nous avons trouvé la solution à force de nous torturer l'esprit ! Pour rompre le charme, il faut quelqu'un de l'extérieur, né le même jour que celui où le sortilège a été créé. En l'occurrence ici, il s'agit bien du dix-neuf juin. Donc, mes enfants, vous pouvez le faire ! Les tubes de peinture ensorcelée ont été cachés dans le piano, il suffit de les diluer avec un peu d'huile de lin.J'ouvris le piano et... surprise ! Non seulement les peintures s'y trouvaient mais le cadre des parents d'Elène aussi. Je m'en emparai et l'installai à côté des deux autres.
    - On est bien d'accord Luna, les peintures sont là, mais que faire ? Comment effacer Delenfer ?
    - Je suis sure que tu trouveras Vanille, demande à Allister, il sait lui.
    - Moi ? Non, je ne sais pas... Riposta-t-il.
    - Allez mon grand, creuse-toi un petit peu la tête... Je vais t'aider : qu'est-ce qui est fort et robuste, et qui traverse le temps ?
    <o:p> </o:p>Là, Allister réfléchit pour de bon. Il aimerait tant aider sa maman.
    - Qu'est-ce qui est fort et qui traverse le temps ? Qu'est-ce qui est fort et... UN ARBRE ! Oui ! C'est bien un arbre !
    - Eh bien ! Voilà, je savais que je pouvais te faire confiance fiston... Je t'aime tellement.
    <o:p> </o:p>Allister dansait de joie pendant que je faisais ma « cuisine » : je sortis la palette et commençai à y étaler du vert d'un côté pour faire un feuillage et du marron de l'autre pour faire un tronc. Le tout arrosé à l'huile de lin que l'on mélange délicatement, séparément, évidemment.
    <o:p> </o:p>- Je vais tacher de peindre un chêne bicentenaire, ça lui apprendra ! M'insurgeai-je en trempant mon pinceau dans la peinture.
    <o:p> </o:p>Sur les indications de mon nounours, lui seul pouvant voir Delenfer sur la toile, je commençai à peindre le tronc du chêne à l'endroit même où se trouvait l'abominable homme en noir.
    <o:p> </o:p>Dehors, au même moment, on entendit un hurlement...
    <o:p> </o:p>Un cri lugubre. Un cri de douleur, d'atroces souffrances déchirer le silence de la nuit.
    Sans aucun scrupule, je passai une seconde couche de marron puis entamai le feuillage avec du vert...
    <o:p> </o:p>Plus rien...



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  • Pour la sixième semaine consécutive, fidèle au rendez-vous, le chapitre six de "L'OMBRE AU TABLEAU", l'histoire se précise...

    A midi, mes amis, je récupère mes enfants!

    20 jours sans un baiser, sans une carresse... Je peux vous dire que c'est très, très long... A présent, se profile une semaine avec elles où je serai incapable de leur refuser quoi que ce soit, croyez moi!


    CHAPITRE 6


    Nous montâmes les marches du grand escalier de pierre très tranquillement. La porte du grenier était ouverte : "on" nous attendait.

    Le grenier, le dernier étage sous les combles, était une pièce immense de la surface totale de la maison. Il y régnait un vrai désordre... Des caisses en bois étaient dispersées un peu partout, des vieux meubles étaient recouverts de draps poussiéreux et jaunis par le temps. Il y avait même un piano à queue laqué noir ! Comment les gens ont-ils pu partir en laissant de telles merveilles ? Ont-ils eu peur de quelque chose ? Ou alors ignoraient-ils l'existence de ce grenier ?

    - Vanille ?

    La voix d' Allister sonnait à l'autre bout de la pièce. Je ne le voyais pas car il était enfoui dans un profond coffre en bois. Il en sortit difficilement, tenant dans les pattes un petit livre relié de cuir sur lequel était gravé le prénom "Elène".

    - Je crois que nous avons trouvé !

    Il me tendit le livre d'un air victorieux. Le feuilletant rapidement, je compris en lisant quelques lignes qu'il s'agissait du journal intime d'Elène.

    - La clé du mystère se trouverait-elle dans ce journal ? M'exclamai-je alors.
    - Sans aucun doute. Répondit Allister qui ajouta :
    - Rappelle-toi Vanille, lorsque nous étions dans le salon, la voix nous demandait de trouver le journal, je crois qu'il s'agissait en fait, de CE journal... Lisons-le et voyons ce qu'il peut nous apporter.

    J'ôtai le drap qui recouvrait un canapé et m'installai confortablement. Allister en fit autant. Je commençai la lecture à voix haute.

    - "Je m'appelle Elène de Fraise et si tu me lis, c'est que tu es née un dix-neuf juin." C'est vrai ça, comment sait-elle ça ?

    Je repris la lecture car Allister, après avoir haussé les épaules, semblait impatient de connaître la suite. Je le comprenais, il était tout de même question de sa maman.

    - "Dix-neuf juin, c'est la date à laquelle j'ai été "libérée" des griffes diaboliques de mon mari Louis Delenfer. Mes parents l'avaient embauché en tant que jardinier et rapidement, nous sommes tombés amoureux l'un de l'autre. Cependant, il était inconcevable pour mes parents que j'épouse un jardinier. Alors il a exploité son talent caché : la peinture. En quelque mois, il est devenu le peintre le plus populaire et le plus demandé partout en Europe.
    Mon père a fini par lui accorder ma main et nous nous sommes mariés. Je l'aimais comme jamais je n'ai aimé quelqu'un, j'étais aveuglée par mon amour au point de ne pas m'être rendue compte tout de suite que j'avais épousé un monstre. Louis avait deux visages, celui que je lui connaissais et celui du sorcier qu'il était réellement. Il ne m'aimait pas, il visait en fait la fortune de mes parents. J'étais fille unique et, à leur mort, j'héritais de tout, de l'argent, de la maison... Mes parents avaient du mal à le considérer comme un membre de la famille et ce, malgré notre mariage. Ils ne lui faisaient pas confiance et ils avaient raison !
    De ce fait, ils ne l'ont pas couché sur le testament qu'ils avaient pris soin d'écrire quelques jours avant notre mariage. Louis est devenu fou de rage en lisant le document sur lequel il était tombé par hasard. Il créa des peintures ensorcelées et un jour où mes parents étaient sortis faire une ballade en barque, il peignit leur portrait dans un tableau, les faisant ainsi disparaître de la réalité. Je ne suis jamais parvenue à mettre la main sur ce précieux  tableau.
    Tout le monde considérait mes parents morts et j'héritais de leurs biens. Louis a commencé à faire pression sur moi, il voulait de l'argent, toujours plus d'argent. Comme je refusais de lui donner ce qu'il voulait, de peur qu'il ne soit dilapidé en un rien de temps, il me prouva son pouvoir en enfermant mon nounours dans un tableau. Il m'expliqua alors que le créateur d'un tableau pouvait décider de tout à l'intérieur de son œuvre, qu'il était le seul à pouvoir le modifier et que tout était scellé grâce à la signature.
    Mon nounours, ma douce Luna, je ne la reverrai jamais, elle était ma meilleure amie, ma confidente et tout ce qui me restait.
    Louis me dit enfin que si je lui donnais de l'argent, il libérerait Luna. J'étais acculée, j'ai donc cédé.
    Il garda Luna enfermée malgré sa promesse. Aussi un jour, alors qu'il était parti en voyage, j'ai essayé de gratter la signature de Delenfer pour libérer mon nounours, mais ça ne marchait pas. Alors, en désespoir de cause, je décidai de peindre dans la hâte, ma propre maison et d'y vivre loin de Louis Delenfer.
    Avant de disparaître à jamais, j'ai écris le journal que vous tenez entre les mains, vous devez connaître la vérité, le monde entier doit connaître la vérité.
    Maintenant, il faut que j'aille me cacher car mon mari ne va pas tarder à rentrer. S'il y a une solution pour nous sortir de là, trouvez-la, s'il vous plaît. Trouvez-la..."



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  • Voili, voilou, nous sommes mercredi et comme tous les mercredi depuis cinq semaines, je publie un chapitre de "L'OMBRE AU TABLEAU", les aventures de Vanille et de son petit ourson Allister...

    Entre nous seulement, sachez que cette histoire a été classée "coup de coeur" par la maison d'Edition...


    CHAPITRE 5


    - UN HIBOU ???

    Allister n'en revenait pas. C'était pourtant la vérité, nous avions bel et bien eu peur d'un oiseau ! Un gros oiseau, certes, mais ce n'était pas non plus Delenfer !
    Il fallait cependant retourner sous le saule.

    - Pourquoi ne pas y aller demain ? Demanda-t-il comme si sa proposition était la meilleure qu'il n'ait jamais trouvée.
    - Il ne faut pas remettre au lendemain ce que l'on peut faire le jour même.
    - Ça c'est ta devise, mais la mienne est de remettre au lendemain ce que l'on ne peut pas faire le jour même. Tu cernes la différence ? Emit-il, le menton en l'air.
    - Allez, un peu de courage, s'il s'agit de ta maman nous ne risquons rien, tu ne crois pas?

    Cette fois, je m'emparai d'une lampe torche et Allister emboîta mon pas d'une façon plus sereine. Lorsque nous arrivâmes près du saule pleureur, nous ne vîmes absolument plus rien. Plus le moindre signal, plus la moindre...

    Nos têtes se tournèrent alors vers le grenier où elles furent attirées par de la lumière. Allister s'empara de ma jambe, sa frimousse ne pouvait se détourner du toit, tout comme la mienne d'ailleurs...

    Le grenier s'éclairait d'une façon qui ne nous était pas inconnue : il s'allumait trois fois rapidement, trois fois plus longuement, trois fois rapidement...
    Le même signal de détresse.
    Le S.O.S. en morse.

    - J'ai compris Allister, "quelqu'un" nous a fait venir dans le jardin pour attirer notre attention vers le grenier. C'est là-haut que se trouve la clé du mystère. Annonçai-je alors contente d'avoir eu un éclair de lucidité.
    - Très perspicace la gente dame. Et vous croyez vous en tirer si facilement ?

    Delenfer...

    Il était revenu. Toujours aussi noir, toujours aussi menaçant.
    Je fis quelque pas en arrière sans détacher mon regard de cet abject personnage.

    - Ne vous ai-je pas déjà dit que cette maison m'appartenait ? Que faites-vous encore ici ? Hurla le monstre, nous faisant ainsi sursauter.

    La seule échappatoire était d'atteindre la cuisine qui se trouvait à une dizaine de mètres... Dix petits mètres. Trois secondes auraient suffi en courant très vite. Mais comment réagirait cet homme ? S'il s'en était réellement pris à Elène comme nous le prétendions, il pouvait très bien s'en prendre à nous aussi.
    Que faire ? Comment faire ?

    Doucement, je me baissai vers Allister et le pris dans mes bras pour la simple raison que s'il fallait courir, je courrais plus vite que lui...
    Il tourna la tête en direction du grenier et, retenant son sanglot, il sollicita sa maman :

    - Maman aide-nous s'il te plaît.

    Soudain, comme par magie, une force invisible stoppa Delenfer. Il se mit à crier de douleur et tomba à genoux sous le poids de la souffrance.

    - COUREZ!

    C'était sans doute la voix de la maman d'Allister, plus fluette, et jusqu'à présent, inconnue.
    Sans demander mon reste, je bondis vers la porte de la cuisine et fermai les volets sur un Delenfer tambourinant de ses poings, nous menaçant :

    - Vous ne perdez rien pour attendre... Je vous aurai comme j'ai eu les de Fraise et leur espèce de petite chose en peluche !
    - Ne fais pas attention à ce qu'il dit, Allister. Il n'y a que lui pour penser ça. Ici nous sommes en sécurité, je le sens. Viens avec moi, si ce à quoi je pense se révèle vrai, nous devrions avoir une surprise de taille.

    J'attirai mon nounours vers moi, mais celui-ci recula d'un pas en se rebellant :

    - Évite de me faire peur avec tes sous-entendus Vanille, je pense avoir eu mon lot de frayeur pour la journée. Alors dis-moi qu'elle est donc cette surprise et qu'on en finisse.
    - Les tableaux, Allister ! Nous devons jeter un œil aux tableaux du salon, car je suis convaincue qu'ils parleront...
    - Quoi... Que... Que veux-tu dire par "les tableaux parleront" ? Cafouilla-t-il.
    - Je ne peux pas te l'expliquer sans te montrer. Il faut que tu viennes avec moi, mais ne crains rien, pense à ta maman, elle ne te fera aucun mal...

    La porte du salon s'ouvrit toute seule, lentement, puis la lumière s'alluma à son tour, toute seule aussi. Malgré cela, je demeurai tranquille. J'étais persuadée que nous ne risquions rien ici, dans notre maison. Allister quant à lui, était terrorisé.

    - Et si c'était Delenfer ? Questionna-t-il dans un murmure.
    - Non, je ne pense pas, ce n'est pas son genre d'agir de cette façon, il est plutôt... impulsif et, de toute manière, il est enfermé dehors. Je crois au contraire qu'Elène nous montre le chemin.
    - Je pensais que nous devions monter au grenier.
    - C'est ce que nous ferons dans une minute Allister, après avoir vérifié les peintures.

    Je regardai un tableau choisi au hasard et, le sourire aux lèvres, je m'écriai :

    - Regarde Allister, j'avais bien raison.

    Je pris mon ourson dans les bras afin qu'il puisse voir le tableau de plus près. Son regard s'illumina tout d'un coup.

    - Ma maman, elle sourit !

    En effet, le portrait peint du nounours n'avait plus rien à voir avec celui observé quelques heures auparavant : la tristesse avait totalement disparu, laissant la place à un sourire resplendissant et à des yeux brillants de bonheur.

    - Que s'est-il passé Vanille? Comment as-tu su que les portraits allaient changer ? Questionna mon nounours en sautillant devant moi afin que je lui réponde plus rapidement.
    - Je n'étais pas certaine qu'ils changeraient, mais je l'espérais. En fait, Elène et ta maman ont tenté de se faire comprendre en nous envoyant un signal, apparemment elles sont ravies que nous l'ayons obtenu et compris. En tout cas, je crois... Voyons l'autre tableau maintenant.

    Nous nous approchâmes de la cheminée afin d'observer ce qui avait changé dans le tableau où était peinte notre maison. Elène était toujours dans le grenier, le doigt dirigé vers le jardin.

    -Tu vois ce que je vois ? Me demanda Allister le plus sérieusement du monde.
    - Oui, je vois Elène dans la maison. Répondis-je alors en balayant la toile de haut en bas.
    - C'est tout ? Reformula Allister.
    - Oui, pourquoi, tu vois quoi toi ?
    - Tu ne vois pas Delenfer dans le jardin ?
    - Non, pourquoi, tu le vois toi ?
    - Oui, il parcourt le jardin de long en large, regarde, il est là à présent. Dit-il en touchant l'ombre de son doigt.

    J'avais beau regarder de près, de loin, de haut en bas et de gauche à droite, je ne voyais absolument rien... J'en informai donc mon ourson :

    - Non, décidément, je ne vois rien... Oh ! Elène, elle vient de retirer sa main... Je crois qu'elle voulait nous montrer Delenfer. Mais c'est bizarre que je n'arrive pas à le voir sur le tableau, alors que j'y arrive dehors... Et maintenant, que fait-il ?
    - Il regarde Elène, il est assis en tailleur à côté du saule pleureur. Tu avais raison Vanille, nous sommes en sécurité dans la maison, Delenfer ne peut pas y entrer sinon il l'aurait fait depuis longtemps. Bon, maintenant que je suis rassuré, nous devrions monter au grenier. Je ne sais pas ce que nous allons trouver là haut mais en tout cas, ça ne pourra pas être pire que dehors. Annonça le nounours tel un petit chef, ravi de se sentir mieux.
    - Allons-y !

    Cette fois, c'était moi qui lui emboîtais le pas...



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  • CHAPITRE 4


    Les déménageurs étaient enfin partis. Le plus gros du travail enfin terminé. Il ne restait que le contenu des cartons à vider et à ranger dans les armoires et sur les étagères. Rien de bien contraignant si l'on réalisait cette tâche en s'amusant.

    Le soir tombait doucement.
    Les derniers rayons du soleil rouge orangé scintillaient de mille feux dans l'eau de la rivière. Ce magnifique spectacle était visible depuis le salon où nous étions installés mon nounours et moi.
    Des dizaines de dictionnaires encyclopédiques, provenant de la chambre d'Allister, étaient nonchalamment étalés autour de nous, sur le tapis. Il nous fallait rassembler un maximum d'articles concernant la Duchesse, afin de connaître en détail les circonstances de sa disparition. Mais avant, je voulais mettre les choses au clair avec ma peluche.

    - Pourquoi ne m'as-tu rien dit Allister ? Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu avais entendu des voix, toi aussi ? Lui demandai-je d'une voix douce.

    - J'avais peur que tu me prennes pour un fou voilà tout... J'entendais quelqu'un crier mon nom et ce n'était pas toi. Comment te l'expliquer ? J'ai préféré garder tout ça pour moi, mais je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul à qui c'est arrivé.

    - Je veux tout savoir dorénavant, je veux que tu me dises tout, qu'il n'y ait plus aucun secret entre nous d'accord... Tiens, regarde ce que je viens de trouver... écoute, je vais te lire cet article de presse...

    "Elène de Fraise, épouse du grand peintre Delenfer a disparu mystérieusement alors qu'elle venait d'hériter de la très grosse fortune de ses parents, eux aussi, disparus dans d'étranges circonstances. Nos enquêteurs ont conclu, pour le Duc et la Duchesse de Fraise, à un naufrage en bateau, mais aucun indice, aucun détail ne permet d'affirmer cette hypothèse. Quant à Elène de Fraise, aucun élément n'a pu établir les circonstances et les causes de sa disparition. Les trois corps n'ont jamais été retrouvés, ils se seraient comme évaporés dans la nature. »

    - C'est bizarre ça, tu ne trouves pas Allister ? Comment peut-on disparaître sans laisser de trace ?
    - Oui, c'est bizarre comme tu dis... OH ! Regarde, c'est un portrait de Delenfer. Cet homme a vraiment l'air terrifiant... À en juger par son physique, on pourrait même imaginer qu'il a quelque chose à voir avec toute cette affaire, tu ne crois pas ?

    Le sourcil relevé à la Sherlock Holmes, Allister me fit passer le livre. Mon cœur s'emballa de nouveau. Je balbutiai, effrayée, mais pas autant que s'il se trouvait devant moi...

    - C'est lui ! C'est l'homme qui est apparu dans le jardin ! Il était vêtu exactement comme sur cette image. À croire qu'il n'avait que ça à se mettre sur le dos. Je suis prête à parier que c'est lui, Delenfer, qui a peint le tableau sur lequel on ne peut lire qu'un "De". Quel monstre ! J'en ai la chaire de poule...

    - Journal... Trouvez le journal... Dit alors la voix qui m'était maintenant familière.

    Allister et moi nous mîmes tout de même à crier.

    - Tu as entendu comme moi, n'est-ce pas Allister ? Je n'ai pas rêvé ? Bafouillai-je à l'intention de mon nounours.
    - J'ai entendu oui. J'ai peur Vanille. Me répondit-il en venant se blottir dans mes bras.

    Je me relevai et tournai en rond dans le salon, mon ourson contre moi.

    - Je ne pense pas... Je ne pense pas, Allister, qu'il faille avoir peur de cette voix. C'est sans doute celle de la Duchesse ou de ta maman et, à mon avis, elles ne nous veulent aucun mal.
    - Comment peux-tu en être sure ?
    - Je n'en sais rien, l'intuition féminine sans doute... Viens, je vais faire un peu de café, ça me fera du bien. Tu veux quelque chose Allister ?
    - Je veux bien une limonade, double, sans glace et bien tassée s'il te plaît, j'ai besoin d'un bon remontant moi aussi. Plaisanta-t-il, les deux pattes sur les hanches, une fois posé sur le sol.

    Je m'éloignai alors en direction de la cuisine. Dehors, il faisait déjà bien nuit. Le soleil avait totalement disparu et seule la lune se reflétait dans la rivière. En d'autres circonstances, je serai sortie pour respirer la nuit, et profiter de la richesse qu'elle offrait, mais aujourd'hui, le cœur ne m'en disait rien. J'avais plus envie de fermer les volets plutôt qu'autre chose. Ce que je commençai à faire d'ailleurs, quand tout à coup...
    Au loin, près du saule pleureur, quelque chose se mit à briller...
    J'appelai Allister qui se trouva près de moi en moins de trois secondes.

    - Regarde là-bas... tu vois ? Lui demandai-je en indiquant le saule pleureur.
    - Oui, c'est quoi ? Formula-t-il, inquiet, le nez collé sur le vitrage.
    - Je n'en sais rien.

    Nous regardions, immobiles, au travers de la baie vitrée ce qui pouvait être des signaux...

    - Mais oui, ce sont des signaux ! Il s'agit bien d'un message codé : trois signaux courts, trois signaux longs, trois signaux courts. C'est du morse Allister, ça veut dire...

    Il me coupa la parole pour lancer en tremblant :

    - S.O.S.
    - Tu as tout compris, quelqu'un nous lance un appel au secours.
    - Je suis sûr que c'est Elène et maman.
    - Je le pense aussi, mais si tel est le cas, nous avons donc à faire à des fantômes, car personne n'est capable de vivre plus de cent trente ans dans ce monde, si je m'en réfère à la date qu'il y a sur les tableaux.
    - Personne ? Tu crois ? Ce n'est pas le cas des nounours... Nous, nous sommes capables de traverser les siècles si nous sommes transmis de génération en génération avec soin.
    Emit l'ourson tout heureux de m'apprendre quelque chose.
    - Sur ce point, tu as raison... Il ne nous reste plus qu'à aller voir sous le saule qui nous envoie ces messages.
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>Sur ces quelques mots, Allister fila se cacher sous la table.

    - Ah, non ! Moi, je ne sors pas, il n'en est pas question !! Beugla-t-il en sortant juste la tête de sous la nappe. Je me penchai pour mieux le voir et lui parler droit dans les yeux.
    - Voyons poltron, ce n'est rien.
    - Ce n'est rien, ce n'est rien, tu n'en sais rien !
    - Oui en effet, je n'en sais rien, mais si nous n'allons pas voir, nous n'en saurons pas plus.
    Je fis les cent pas, à nouveau... Allister proposa alors :
    - Vas-y toi, moi je te surveille.
    - Ben voyons ! Tu n'imagines tout de même pas que je vais y aller toute seule ! Il s'agit bien de ta maman si ma mémoire est bonne !

    Mon nounours sortit alors de sa cachette.

    - C'est ça, prends-moi par les sentiments... Tu as gagné, je viens. Mais tu me gardes dans tes bras sinon je reste là.

    Chantage ou pas, je pris mon nounours dans les bras et sortis dans le jardin. Il s'accrochait à mon pull-over, que je venais d'enfiler pour sortir, avec une telle force que je sentais ses griffes s'enfoncer dans ma peau. Son nez était enfoui dans mon cou et je sentais qu'il fermait les yeux très fort : il avait manifestement très peur, et sur l'échelle du réconfort à mon égard, graduée de zéro à dix, je lui aurais mis un zéro bien mérité.

    Je me rapprochai doucement du saule...

    De temps en temps, Allister relevait la tête, ouvrait un œil pour le refermer aussitôt. Mon pas n'était pas assuré non plus, j'en avais pourtant vu d'autre et n'étais pas du genre à trembler au moindre bruissement de feuilles mortes...

    Je m'arrêtai brusquement...

    Allister releva la tête d'un air interrogateur. Seuls mes yeux, dont il ne pouvait voir que le blanc, lui répondaient.

    Un énorme brouhaha se fit soudain entendre...

    Le saule pleureur agitait ses branches dans tous les sens quand brusquement, un "HOOOOOOOUUUUUUU" terrifiant s'en échappa...

    Nous nous mîmes à hurler Allister et moi, je piétinais sur place, ne sachant plus ce qui m'incombait de faire dans ce genre de circonstance.

    - Mais, rentre à la maison Vanille ! Vite ! M'ordonna-t-il en hurlant dans mes oreilles.

    Je courus très vite me réfugier dans la cuisine. Mon nounours s'était accroché à mes cheveux, il était ballotté dans tous les sens, comme un cow-boy sur un cheval fou de rodéo.



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